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«No Billag»: un enjeu bien plus gros que la question des redevances

L’initiative populaire No Billag, qui sera soumise au vote du souverain en mars 2018, suscite d’ores et déjà des débats intenses.

[Bitte nach "italienisch" übersetzen:] © SRG SSR/Oscar Alessio

Pour les Eglises, il en va ni plus ni moins du maintien de leur présence dans les médias et du traitement des questions religieuses par ces derniers. Un «oui» à No Billag aurait en effet des répercussions profondes à cet égard dans les quatre régions linguistiques du pays quand on connaît le coût élevé que représente aujourd’hui le dialogue spirituel et religieux pour la SRG SSR (cf. à ce propos la feuille d’information SRG SSR «Service public à la radio et à la télévision»). Il en résulterait en particulier la nécessité de repenser le travail médiatique des Eglises à l’échelon des régions linguistiques. De plus, leur présence importante sur les ondes radiophoniques et télévisuelles exigerait un énorme effort financier.

Par ailleurs, les Eglises estiment que l’initiative soulève des questions sociétales et politiques. Selon l’art. 93 de la Constitution fédérale, «la radio et la télévision contribuent à la formation et au développement culturel, à la libre formation de l'opinion et au divertissement. Elles prennent en considération les particularités du pays et les besoins des cantons. Elles présentent les événements de manière fidèle et reflètent équitablement la diversité des opinions». Or, une acceptation de l’initiative No Billag entraînerait l’abrogation pure et simple de ces dispositions fondamentales de la Constitution fédérale définissant la mission des médias.

Aussi, les évêques suisses ont exprimé publiquement dans un communiqué leur préoccupation au sujet des conséquences d’un vote positif: «Les membres de la CES sont inquiets des possibles conséquences d’une acceptation de l’initiative No Billag. Ils estiment très important qu’une discussion publique reste possible, dans laquelle différentes opinions – également celle de minorités – aient leur place. Ils craignent que si l’initiative est acceptée, la formation publique d’opinion ne soit encore plus dépendante d’entreprises médiatiques étrangères ou financièrement puissantes. L’identité suisse en serait affaiblie, particulièrement en Suisse francophone et italophone. Aux yeux de la CES, l’acceptation de l’initiative nuirait à la cohésion nationale et agrandirait plutôt les fractures sociétales existantes.» (Communiqué de la CES du 7 décembre 2018).

Semblables craintes ont également été émises lors de l’assemblée plénière de la Conférence centrale des 1er et 2 décembre 2017, notamment dans le cadre du débat sur le financement des centres médias catholiques dont on sait à quel point ils dépendent d’une présence ecclésiale à la radio et à la télévision.

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