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Chiesa e società » Dossier volontariato 

Quelle est l’étendue de la participation des organes de milice à l’aménagement de la vie ecclésiale au sein de l’Eglise catholique?

Questions posées à Urs Brosi, canoniste et secrétaire général de l’Eglise nationale du canton de Thurgovie.

«Le système de milice: modèle dépassé ou d’avenir?»: tel était le titre d’une rencontre organisée à Zurich le 14 décembre 2015 par la Conférence centrale et qui a attiré une nombreuse assistance. Urs Brosi, canoniste et secrétaire général de l’Eglise nationale du canton de Thurgovie, a dirigé l’un des ateliers proposés dans ce cadre et qui était centré sur les «droits de participation aux décisions». Dans l’interview qui suit, il explique ce que les personnes engagées à titre professionnel et les autorités de milice peuvent faire pour que l’engagement milicien demeure un modèle d’avenir.

M. Brosi, l’atelier consacré aux «droits de codécision» que vous avez animé a suscité l’intérêt d’un grand nombre de participants. Comment expliquez-vous cet attrait?
Celui ou celle qui s’engage à titre bénévole souhaite assumer des responsabilités, autrement dit jouir d’une certaine autonomie. Sinon, la fonction exercée à titre honorifique perd de son attrait. Or, force est de constater qu’au sein de l’Eglise catholique, le statut juridique des organes de conseil est ambigu. Les conseils pastoraux des paroisses, au sens du droit canonique, n’ont qu’un rôle consultatif et, par conséquent, dépendent étroitement du curé. En revanche, les organes des «Kirchgemeinden», littéralement «communes ecclésiastiques» (ndlr: en Suisse romande, où le concept de «commune ecclésiastique» est inconnu, ces entités régies par le droit public ecclésiastique portent le nom de «paroisses») jouissent de pouvoirs décisionnels tout en restant tenues au respect des compétences pastorales de l’évêque et du curé. Dès lors, où 3existe-t-il une marge concrète de liberté?

Lors du plénum qui a suivi les ateliers, l’utilité de recevoir des explications approfondies sur ce volet de la réalité ecclésiale a été soulignée. Quel a été le message principal que vous avez délivré?
Les rapports entre les structures démocratiques et la hiérarchie ecclésiale ne doivent pas répondre à une logique du «tout ou rien», à savoir consacrer l’autonomie complète ou la dépendance totale. En matière de droits de participation, il est judicieux de passer des accords nuancés différenciant les domaines dans lesquels ils sont exercés. Parmi ces prérogatives, on distingue notamment entre le droit de faire entendre son avis et celui d’arrêter une décision. Ainsi, en fonction des tâches concernées, le conseil de paroisse (ndlr: régi par le droit public ecclésiastique) peut reconnaître au curé un droit d’approbation pour des questions de nature financière. De même, le curé a la possibilité d’accorder au conseil pastoral (ndlr: régi par le droit canonique) un droit d’être consulté sur des questions relevant de la pastorale. La conclusion d’un accord écrit fixant ces droits est susceptible de mettre en lumière l’étendue effective de la marge de liberté dont on jouit.

Au cours des dernières années, le système dualiste a suscité des débats de politique ecclésiale parfois agités. A votre avis, quels sont les trois points principaux à prendre en considération pour prévenir des conflits et des controverses?
La survenance, de temps à autre, de divergences d’intérêts et de litiges n’a rien d’anormal. L’Eglise n’en souffre pas, du moins tant que les parties ne rompent pas le dialogue. Les images multiples que l’on nourrit de l’institution sont régulièrement à l’origine de tensions. Dans ces situations conflictuelles, les facteurs propices au maintien de la discussion sont les suivants: 1) l’existence d’une base de confiance mutuelle que seuls des contacts personnels et des expériences communes permettent de développer; 2) le recours à un intervenant externe ou un médiateur; 3) la pratique des vertus classiques de la douceur, de l’humilité et de la patience.

En votre qualité de secrétaire général de l’Eglise nationale du canton de Thurgovie, vous êtes appelé à travailler au quotidien avec des organes de milice. A votre avis, que peuvent faire les personnes engagées à titre professionnel dans l’Eglise pour que l’engagement milicien reste un modèle d’avenir?
Au-delà des tâches administratives qui vont en augmentant, ce sont surtout les conflits internes à l’Eglise, le besoin croissant d’adaptation des structures (par exemple la création d’unités pastorales) et la pénurie de collaborateurs pastoraux qui alourdissent le travail des organes de milice. Il n’existe pas de recettes simples pour contrer cette tendance. Fondamentalement, les professionnels au service de l’Eglise devraient alléger le fardeau des autorités de milice, mais sans pour autant les priver de leurs compétences. Les premiers peuvent aussi montrer aux secondes les grandes orientations à suivre dans un monde trouble. Ces professionnels chercheront à remplir leur mission en nourrissant la conviction qu’eux-mêmes et les laïcs engagés bénévolement se complètent mutuellement et sont capables de susciter ensemble une dynamique précieuse.

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La création d’unités pastorales de grande taille est un défi pour les organes ecclésiaux de milice

Questions posées à Maria Blittersdorf, théologienne et collaboratrice scientifique à l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI).

La théologienne Maria Blittersdorf est responsable depuis 2014 de l’encadrement scientifique du projet «Neuland» à l’Institut suisse de sociologie pastorale, lequel a notamment pour objet l’aménagement des articulations entre les professionnels salariés, les bénévoles et les autorités de milice dans les grandes unités pastorales. Aussi, la Conférence centrale a sollicité les services de Mme Blittersdorf pour diriger un atelier axé sur les «unités pastorales» proposé lors de sa rencontre du 14 décembre 2015 sur le thème «Le système de milice: modèle dépassé ou d’avenir?» Dans l’interview qui suit, Maria Blittersdorf aborde la question des facteurs propres à aider les organes ecclésiastiques de milice à remplir valablement leur mission au sein des unités pastorales dont les dimensions ne cessent de croître.

Mme Blittersdorf, vous êtes appelée dans votre activité à vous pencher sur le fonctionnement des unités pastorales au sein du canton de Saint-Gall. En quoi vos expériences et impressions se recouvrent-elles avec ce que vous avez pu entendre de la part de représentants d’autres parties du pays lors de la rencontre organisée par la Conférence centrale? Où avez-vous repéré des différences?
La valeur importante attribuée à l’engagement bénévole est un constat que j’ai fait dans le canton de Saint-Gall et que la rencontre a corroboré. Maints représentants des directions diocésaines et de la pastorale à l’échelon local, mais aussi des chercheurs tels Theo Wehner invitent à prendre conscience du potentiel des laïcs et à leur faire de la place. Et chez les bénévoles eux-mêmes, j’ai perçu partout un intérêt très vif pour l’évolution de l’Eglise et une envie profonde d’y prendre une part active. A Saint-Gall comme ailleurs, de multiples questions se posent: sous quelle forme cette participation doit-elle s’exercer et avec quelles exigences de professionnalisme? convient-il de la rémunérer? des passerelles du statut de bénévole à celui de salarié sont-elles envisageables? De manière générale, l’existence d’une bonne collaboration entre les deux parties dans le système dualiste est perçue comme une aide. Les unités pastorales de grande taille et l’institution de nouvelles fonctions permettent et requièrent un réseautage intense.
Les structures pastorales, leurs dénominations et le mode de rémunération des personnes qui y participent diffèrent beaucoup selon les diocèses, les cantons et les regroupements paroissiaux. Par exemple, au sein de l’évêché de Saint-Gall où des unités pastorales ont été créées, les collaborateurs pastoraux qui y sont mandatés par l’évêque assument collectivement leurs responsabilités dirigeantes. Dans celui de Bâle, les unités pastorales existantes présentent des différences importantes entre elles, qu’il s’agisse des modèles de conduite en vigueur, des titres donnés aux collaborateurs pastoraux et aux organes de milice qui y opèrent, ou encore de l’indemnisation des bénévoles.

Dans les débats au sujet de l’avenir du volontariat au sein de l’Eglise, on ne fait pas toujours une distinction claire entre engagement milicien au sein d’autorités de droit public ecclésiastique et bénévolat au sens propre. Cette nuance joue-t-elle un rôle dans la pratique? Ou tend-on à confondre ces deux notions?
Selon ma perception, cette distinction ne joue aucun rôle au niveau du fonctionnement des organes de droit public ecclésiastique et des conseils pastoraux. Tous ceux qui s’engagent volontairement mettent à disposition leurs aptitudes et leurs ressources, notamment leur savoir et leur temps, pour assurer l’accomplissement d’une tâche publique. En ce sens, ils sont des «miliciens» mais ne se considèrent pas comme tels. A dire vrai, c’est à l’occasion de la rencontre organisée par la Conférence centrale que j’ai été confrontée pour la première fois à la notion d’«autorité de milice» dans un contexte ecclésial. En revanche, l’indemnisation de l’engagement volontaire en tant que forme de reconnaissance de ce dernier a un rôle à jouer dans la mesure où cette pratique est courante au sein des organes de milice. Le principe même du versement d’indemnités, l’importance des montants alloués et les activités rétribuées dépendent sont tributaires des réglementations adoptées, lesquelles diffèrent considérablement selon les lieux et au gré de moyens financiers à disposition.

Quant au travail des autorités au sein des unités pastorales, il donne lieu à des aspirations opposées. Certains préconisent des regroupements et fusions à grande échelle afin d’échapper au risque de pénurie de candidats pour les organes à repourvoir. D’autres, à l’inverse, plaident en faveur d’unités sur lesquelles on peut conserver une bonne vue d’ensemble, à défaut de quoi les tâches des autorités de milice deviennent trop lourdes. Quelle est votre appréciation à cet égard?
La grande taille et la visibilité ne sont pas nécessairement antinomiques! Je suis pour un «tous les deux à la fois», à savoir favorable à des entités vastes, mais au sein desquelles les liens au niveau local sont pris en compte. La proximité avec les fidèles est une condition indispensable au développement d’une communauté chrétienne. Les unités pastorales offrent une chance aux professionnels et aux volontaires de travailler en réseau et de définir des axes d’action.
Les autorités de milice et les bénévoles sont actifs à tous les niveaux. J’ai eu l’occasion d’observer dans des conseils la présence de personnes très motivées mettant à profit leur savoir acquis au fil de leurs expériences de vie et de leur formation. Aussi, je suis convaincue qu’à l’avenir également, on parviendra à susciter, tant à l’échelon local qu’au niveau d’entités plus grandes, l’intérêt et la participation active de personnes très compétentes.

Si vous deviez résumer en trois vœux ce que la Conférence centrale devrait entreprendre – éventuellement conjointement avec la CES – pour renforcer l’engagement milicien et le bénévolat, quels seraient-ils?
En proposant de se pencher sur la problématique des autorités de milice, la Conférence centrale s’est attaquée à un sujet fondamental pour le développement de l’Eglise et a pris position en faveur de cette forme d’engagement. Je serais favorable à ce qu’elle mette sur pied sur ce même thème d’autres manifestations qui offrent à des représentants des directions diocésaines, de la science, du personnel pastoral et des organisations de bénévoles l’occasion de se parler. Car parmi les multiples conditions à remplir pour promouvoir l’engagement bénévole au sein de l’Eglise en Suisse figurent en particulier la connaissance et l’estime mutuelles, mais aussi l’entretien d’échanges entre les deux parties prenantes au système dualiste, entre les directions diocésaines et les conseils de paroisse et unités pastorales ainsi qu’entre la science, la théorie et la pratique. Je pense qu’il vaut la peine d’approfondir le sujet dans le cadre d’un dialogue.

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L’«engagement milicien en milieu ecclésial» est-il un concept méconnu en Suisse romande?

Interview avec Michel Racloz, délégué du vicaire épiscopal en charge du canton de Vaud au sein du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg.

Sous le titre «Le système de milice: modèle dépassé ou d’avenir?», la Conférence centrale a organisé à Zurich à la mi-décembre 2015 un symposium qui a attiré de nombreux Romands. Parmi les orateurs francophones invités figurait Michel Racloz, délégué du vicaire épiscopal du diocèse de Lausanne–Genève–Fribourg. Après la rencontre, on lui a posé quelques questions si l‘«engagement milicien en milieu ecclésial» est-il un concept méconnu en Suisse romande?»

M. Racloz, à l’issue du symposium, une Romande s’est approchée de moi et m’a fait cette réflexion: «Chez nous, la notion d’engagement milicien en milieu ecclésial n’est pas courante du tout. Néanmoins, j’ai trouvé la rencontre intéressante.» Que pensez-vous de ce constat?
Peut-être est-ce une question de vocabulaire et d’approche. En Suisse romande, nous parlons de conseillères et conseillers de paroisse ou de membres d’instances cantonales et nous mettons l’accent sur le fait que ce sont des bénévoles. Comme d’autres baptisés, elles et ils apportent leurs compétences et expériences, par exemple dans les domaines de la gestion, des finances, de l’immobilier, des relations avec les communes au service de la vie de l’Eglise. A ma connaissance, les parallèles et les similitudes sont rarement faits avec le système de milice dans la politique ou dans l’armée ou encore dans les systèmes scolaires en Suisse romande. Cette forme de bénévolat dans les associations paroissiales ou les instances cantonales est exigeante en raison des responsabilités à assumer et de la durée des engagements. Le défi de la relève est bien là.

Des représentants de Suisse alémanique et de Suisse romande ont participé à votre atelier. Avez-vous constaté des différences dans la manière de s’engager au sein de l’Eglise selon les régions linguistiques de notre pays?
Question délicate et très complexe. J’ai l’impression d’une différence culturelle dans les relations entre les instances et l’autorité épiscopale. Je perçois que du côté alémanique, chacun affirme plus sa place et les rapports sont plus directs et confrontants. Il y a peut-être davantage de revendications en Suisse alémanique de la part des laïcs. En Suisse romande, je crois que nous sommes davantage dans une recherche de consensus, de compromis, d’être ensemble quel que soit notre statut au sein de l’Eglise. La différence de taille des diocèses, de l’état de forces pastorales, le profil et le rôle des agents pastoraux laïcs peuvent aussi être des facteurs explicatifs de ces différences.

En Suisse alémanique, on observe une certaine tendance à indemniser de manière plus substantielle les autorités de milice, cela afin de tenir compte des exigences accrues auxquelles elles doivent satisfaire. Il faut aussi que des personnes ayant besoin de gagner un peu d’argent puissent remplir des charges. Quel regard portez-vous sur cette évolution? Un phénomène similaire est-il perceptible également en Suisse romande?
Je n’ai pas connaissance que les membres bénévoles des conseils de paroisse soient indemnisés. Tout au plus, ils reçoivent des signes de reconnaissance, comme les autres personnes engagées dans les domaines de la catéchèse, de la liturgie et de la diaconie. Parfois, certains frais sont pris en charge, mais cela dépend de l’état des finances des paroisses et de certaines options locales.
Je crois que chaque baptisé est appelé à prendre part à la vie de l’Eglise et à être signe de l’amitié de Dieu pour les femmes et les hommes dans ses milieux de vie. Chaque service au sein de l’Eglise est important et je trouve très délicat de commencer ou de renforcer l’indemnisation pour certains d’entre eux. Je pense préférable que les personnes s’engagent pour d’autres motivations existentielles que celle de l’indemnisation. Toutefois, il est essentiel que le manque de ressource financière ne soit pas une raison ou un obstacle pour une personne de s’engager au sein de l’Eglise. J’opterais plutôt alors pour une réflexion de fond sur l’organisation du travail aujourd’hui. Nous pourrions susciter la création de coopérative ou d’associations dans le domaine du développement durable, qui permettraient à des personnes en fragilité ou en précarité d’avoir une place, de pouvoir partager leurs talents et d’avoir peut-être un vrai revenu ou un gain complémentaire.

La problématique du système dit dualiste est souvent qualifiée de typiquement alémanique. Or, la cohabitation de deux structures existe bel et bien en Suisse romande, notamment dans le canton de Vaud où vous êtes actif. Que recommanderiez-vous pour favoriser une bonne collaboration entre personnes engagées à titre professionnel au service de l’Eglise et autorités de milice?
Vaste et importante question. Je crois que nous devons d’abord nous dire qu’ensemble nous sommes d’une part appelés à mieux comprendre les profonds bouleversements sociétaux et d’autre part à être interpellés par les intuitions, les initiatives, les options du Pape François. En bref, de nous décentrer et de regarder ensemble vers les tâches et activités essentielles pour l’Eglise à assumer aujourd’hui avec d’autres Eglises et communautés religieuses.
Nous devons aussi prendre conscience que nous sommes pluriels avec des cultures variées en fonction de nos histoires de vie et de nos parcours professionnels. Chaque domaine ou sphère a sa logique, ses valeurs et ses critères, comme par exemple le management dans le monde de la finance et celui de la vie des équipes pastorales. Il s’agit de le verbaliser, de mieux comprendre les mondes des autres et de discerner ensemble ce qui est bon et sain pour les personnes et le vivre ensemble à la lumière de l’Evangile. Je souhaite que nous soyons dans une dynamique d’apprentissage, de travail interdisciplinaire, d’une culture d’un dialogue approfondi et exigeant.
Un des enjeux principaux est la qualité de la communication et de la circulation de l’information entre les actrices et les acteurs concernés. Des efforts de « traductions » entre les visions du monde et d’harmonisation sont nécessaires. La reconnaissance de la place de chacune et chacun avec ses spécificités et ses sphères de compétences ainsi des différences de rythmes sont aussi des ingrédients qui favorisent une saine collaboration.
Je perçois encore une grande tension à surmonter. Pour vivre ce que je décris, un temps important est nécessaire et cette démarche doit s’inscrire dans la durée. Or nous vivons dans une culture très axée sur l’immédiateté et la rapidité. A la suite de Jésus, des temps de prise de recul, de partages, de retraites en commun me semblent aussi indispensable. Je suis sûr que c’est un investissement qui porte des fruits!

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Le bénévolat a toujours la cote

L’Observatoire du bénévolat constitue une référence pour s’informer sur les activités bénévoles en Suisse. Il dispose des chiffres les plus actuels sur l’engagement au sein de la société civile et permet de prédire les futures tendances.

Sous le titre «Observatoire du bénévolat 2016», la Société suisse d’utilité publique (SSUP) a publié le 19 février 2016, pour la troisième fois en dix ans, une étude statistique relative à l’engagement bénévole. L’ouvrage propose une évaluation du travail volontaire accompli par la population suisse établie à partir de relevés systématiques. Il ressort de cette nouvelle édition que le bénévolat «formel», à savoir les activités non rémunérées assumées au sein d’associations et d’organisations, accuse un léger recul depuis 2010, néanmoins toujours à un niveau élevé. Quant au bénévolat dit «informel», qui recouvre essentiellement des prestations personnelles d’assistance, il a même augmenté dans l’intervalle.

L’Observatoire du bénévolat 2016 a braqué particulièrement le faisceau sur l’engagement bénévole via Internet, celui des jeunes adultes et le rapport entre la migration et le volontariat.

Pour ce qui est du rapport entre bénévolat et appartenance confessionnelle, l’étude démontre l’existence d’écarts très importants au niveau de l’engagement formel: dans ce domaine, l’engagement des protestants et (un peu moins) des catholiques est sensiblement plus intense que celui des personnes sans confession. En revanche, s’agissant du bénévolat informel, les différences sont moindres.

Résumé du l'Observatoire du bénévolat 2016

Pour plus d’informations sur l'Observatoire du bénévolat ici

Markus Freitag et al.; Freiwilligen-Monitor Schweiz 2016; Zürich 2016 (Edition Seismo)



L’engagement milicien – une ressource pour les Eglises et autres acteurs de la société

«Le système de milice: modèle dépassé ou d’avenir?» Telle était la question provocante sur laquelle se sont penchés les quelque soixante-dix participants à une rencontre organisée par la Conférence centrale.

Parallèlement à la démocratie directe et au fédéralisme. l’«esprit de milice» constitue le troisième pilier sur lequel repose l’identité politique de la Suisse, a relevé Tibère Adler, directeur du think tank Avenir Suisse en Suisse romande. Et dans son allocution de bienvenue, la vice-présidente de la Conférence centrale, Susana Garcia, avait déjà livré aux participants ce calcul selon lequel, dans l’Eglise catholique uniquement, près de 9’000 personnes assument un service de milice. Aussi, la société et les Eglises ne sauraient rester de glace face à un effritement de cette pierre angulaire de notre identité nationale.

Un peu partout, on est en quête de nouvelles solutions, mais elles sont à double tranchant

On ne s’étonnera guère que, dans maints secteurs de la société civile suisse, des réflexions soient menées sur les raisons du désintérêt pour l’engagement milicien et sur la façon dont son avenir pourrait être assuré. Nombre de solutions proposées sont toutefois à double tranchant:

  • Réduire les tâches confiées aux autorités de milice fait courir le risque que cet engagement soit marginalisé et passe progressivement pour du folklore; à l’inverse, étendre leur mission expose à des risques de surcharge de travail et de surmenage.
  • Augmenter la rémunération des activités miliciennes nuit à leur crédibilité et suscite de fausses incitations, tandis que la maintenir à un bas niveau a pour effet que des hommes et des femmes qui vivent de leur travail ne peuvent plus s’offrir la charge supplémentaire considérable qu’implique de tels engagements.

Des dilemmes similaires existent pour des sujets de préoccupation tels que la professionnalisation, le temps à consacrer, etc. A titre de solution de remplacement, Avenir Suisse a lancé dans le débat l’idée d’un service citoyen pour tous (envisagé comme un élargissement du service militaire pour les hommes) et l’introduction d’un droit d’éligibilité pour les étrangers au niveau communal. A ces suggestions sont associées une plus grande reconnaissance de l’engagement milicien au travers d’offres de formation et de la délivrance d’attestations pour l’activité bénévole accomplie et les compétences acquises dans ce cadre.

L’engagement de milice donne du sens – une fausse professionnalisation et la bureaucratisation sont nuisibles

C’est un autre angle de vue qu’a proposé le deuxième orateur, Theo Wehner, professeur émérite de psychologie du travail et de l’organisation à l’EPFZ. Il a démontré que l’activité milicienne accroît la joie de vivre. La personne qui assume un tel engagement se lance dans une expérience qui donne du sens à sa vie, que ce soit en participant à des initiatives sociales novatrices, en exerçant une activité en harmonie avec ses propres valeurs ou encore en expérimentant un sentiment d’appartenance et de valorisation. Toutefois, cette expérience de l’engagement milicien source de sens peut être mise en danger par les pièges suivants: mépris du savoir empirique et admiration débordante pour les efforts de professionnalisation, «gestionnite» et bureaucratisation excessive des tâches honorifiques, manque d’une culture de la reconnaissance et de la participation qui fasse appel à l’imagination.

Ateliers sur des sujets spécifiques à l’Eglise

Sur cette toile de fond, les ateliers de l’après-midi ont été axés sur les questions suivantes:

  • Comment peut-on renforcer le système de milice au sein de la société – et, partant, de l’Eglise aussi – au travers de changements apportés aux conditions-cadres? 
  • Le système de milice en milieu ecclésial et sa crédibilité ont-ils un profit à tirer du développement de modèles d’indemnisation?
  • Quels facteurs peuvent renforcer la motivation à assumer un engagement milicien en milieu ecclésial?
  • Quels facteurs favorisent une saine collaboration entre organismes de milice et personnes exerçant des charges à titre professionnel?
  • Quelle est la marge de manœuvre des autorités de milice actives dans l’Eglise catholique s’agissant de questions d’ordre conceptuel?
  • Quels sont les moyens susceptibles d’aider les organes de milice à remplir judicieusement leur mission au sein d’unités pastorales toujours plus vastes?

Les apports de spécialistes, le dialogue entre «professionnels» et «miliciens», des regards portés au-delà des frontières cantonales et linguistiques ainsi que les échanges d’expériences et d’idées ont été vécus par de nombreux participants comme un encouragement à poursuivre leur propre engagement mais aussi à chercher à renforcer le système de milice. Lors de la discussion finale, les expressions ci-dessous ont été entendues à maintes reprises:

  • «Promotion de bonnes conditions cadres»,
  • «Création d’authentiques possibilités de participation»,
  • «Reconnaissance de la diversité des compétences des membres des autorités de milice»,
  • «Dialogue au sein du système dualiste».

Les prestations que la Conférence centrale pourrait encore assurer au-delà de cette rencontre est un point qui reste à clarifier. Cependant, il est d’ores et déjà certain que l’on se gardera de mettre en place des mesures bureaucratiques, souligna Daniel Kosch, secrétaire général de la Conférence centrale, dans son allocution finale.

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Volontariato

Nuova pubblicazione dell'UST «il volontariato in Svizzera 2013/2014»

L’entità del volontariato in Svizzera è considerevole: circa 1,4 milioni di persone svolgono almeno un lavoro non retribuito in seno a organizzazioni o istituzioni e 1,3 milioni offrono servizi informali per altre economie domestiche senza alcuna retribuzione, come l’aiuto al vicinato, la custodia di bambini, altre prestazioni, l’assistenza e la cura di parenti e conoscenti. Le persone attive nel volontariato organizzato o informale dedicano una mezza giornata alla settimana a queste attività non remunerate, il che corrisponde per il 2013 a un volume complessivo di circa 665 milioni di ore.

Il recente opuscolo «Il volontariato in Svizzera 2013/2014» presenta dati di riferimento sul volontariato organizzato e informale fornito dalla popolazione residente permanente di 15 anni e più, informazioni supplementari concernenti la motivazione e il potenziale di reclutamento nonché le donazioni. L’opuscolo è stato realizzato dall’Ufficio federale di statistica in collaborazione con la Società svizzera di utilità pubblica



«Etat citoyen et citoyens dans l’Etat – la politique de milice entre le mythe et la modernité»

Le nouvel ouvrage d’Avenir Suisse braque les projecteurs sur le système de milice politique dans toute sa dimension et appelle de ses vœux l’introduction d’un service citoyen.

Dans les milieux d’Eglise, on a toujours insisté sur le fait que la vie des individus ne saurait se partager uniquement entre le travail et les loisirs. Au contraire, elle doit comporter aussi un «volet social», à savoir du temps réservé à la famille, aux rapports sociaux ainsi qu’au bien commun.

La proposition d’Avenir Suisse d’étudier l’introduction d’un service citoyen pour les hommes, les femmes et les étrangers établis dans notre pays qui serait accompli au sein de l’armée ou dans le cadre d’activités civiles constitue incontestablement une tentative possible de concrétisation de ce postulat. Certes, il ne s’agit pas de la seule voie envisageable, et elle ne va pas sans susciter des réticences. Dans son nouveau livre «Etat citoyen et citoyens dans l’Etat – la politique de milice entre le mythe et la modernité», le think tank indépendant Avenir Suisse brosse un vaste tableau du système de milice politique, de la commune à la Confédération en passant par le canton, et lance l’idée de lui donner un nouvel élan au travers de l’institution d’un service citoyen pour tous.

Cette idée a pour toile de fond une observation des auteurs de l’ouvrage selon laquelle notre culture de milice ne cesse de s’éroder. Tandis que les membres du Parlement comptent de plus en plus de politiciens à plein temps, les communes et paroisses ont du mal à recruter des candidats pour leurs autorités. Résultat: l’Etat prend en main de plus en plus de tâches que les organes de milice locaux ne sont plus capables d’assumer. Or, avec tel système, la Suisse dispose d’une institution unique en son genre, laquelle a le mérite de renforcer chez les citoyens un sentiment d’appartenance à l’Etat, de favoriser leur sens du compromis et du consensus, tout en limitant la bureaucratie.