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«Le fonds d’indemnisation, un signe tangible de solidarité»

Cérémonie de prière et de pénitence du 5 décembre 2016 pour les victimes d’abus sexuels dans le contexte ecclésial

Au travers d’une cérémonie de pénitence et d’une conférence de presse organisées à Sion, la Conférence des évêques suisses a accompli le 5 décembre un geste fort donnant à comprendre combien elle prenait au sérieux le scandale des abus sexuels commis dans le contexte ecclésial. Un geste consistant à reconnaître les fautes commises, mais aussi à manifester la volonté d’analyser les événements qui se sont produits et à prévenir de nouveaux cas.

Acte de contrition des évêques

La cérémonie de prière et de repentir a été conduite par le président de la Conférence des évêques. Dans la prière qu’il a prononcée, il s’est exprimé en ces termes: «Une grande faute a été révélée à notre époque dans l'Eglise, aussi dans nos diocèses et nos communautés. Cette faute de quelques-uns a été possible aussi à cause de certaines structures et de certains modes de comportement et de pensée. La faute comprend plusieurs niveaux: l’acte de l’abus, le silence complice, l’absence d’aide aux victimes. A différents niveaux, nous nous sentons ensemble responsables et nous sommes redevables aux victimes de nous avoir ouvert les yeux.»

Dans le cadre de la conférence de presse qui a suivi, Giorgio Prestele, en tant que président de l’organisme spécialisé en charge de la question des abus sexuels commis dans le contexte ecclésial, a exposé la manière dont l’Eglise catholique entend traiter ces affaires. Au-delà d’informations transparentes sur le nombre et la nature des cas qui se sont produits, il a centré ses propos également sur les multiples mesures de prévention qui ont été décidées.

Création d’un fonds d’indemnisation en tant que geste concret de solidarité

La situation est particulièrement douloureuse pour les victimes d’abus sexuels aujourd’hui prescrits au regard du droit étatique comme du droit canon et que les instances de l’Eglise n’ont, pendant longtemps, ni entendus ni indemnisés. Aussi, un fonds de réparation a été créé pour ces cas. Son alimentation est assurée par la Conférence des évêques, les ordres religieux et la Conférence centrale, et la gestion en a été confiée à une commission indépendante.

Dans l’allocution qu’elle a prononcée lors de la conférence de presse, Renata Asal-Steger, vice-présidente de la Conférence centrale, a exposé plusieurs raisons pour lesquelles cette dernière s’est associée à la constitution de ce fonds de réparation dont le montant s’élève à un demi-million de francs. Il s’agit d’une somme de CHF 150’000.- qu’elle a versée au nom et pour le compte des corporations ecclésiastiques cantonales et les communes ecclésiastiques. Ces justifications sont les suivantes:

  • Au regard du droit étatique, les corporations de droit public ecclésiastique sont les employeurs de nombreux collaborateurs ecclésiaux. Aussi endossent-elles en cette qualité une coresponsabilité étendue face à la problématique des abus sexuels. Cela concerne la prévention de tels dérapages, le sérieux avec lequel doivent être menées les procédures d’engagement et la gestion des cas découverts. Cette responsabilité est à la fois juridique et morale.
  • Les liens de coopération entre les instances diocésaines et les organismes de droit public eclésiastique revêtent une dimension particulièrement importante lors d’affaires aussi délicates que les abus sexuels commis dans le contexte ecclésial si l’on veut que les responsabilités soient portées conjointement.
  • Mais encore et surtout, la Conférence centrale entend, au travers de ce geste, manifester sa solidarité avec les victimes d’abus sexuels aujourd’hui prescrits. Il s’agit de manifester concrètement que cette solidarité ne se limite pas à des paroles de repentir mais se traduit aussi par une véritable volonté de réparation même si l’on sait que l’argent ne peut pas effacer les atteintes subies et la détresse qu’elles ont engendrées.

Par rapport à l’avenir, Renata Asal-Steger a relevé que les corporations entendent fermement contribuer à prévenir au maximum la survenance d’abus sexuels dans le cadre de la vie de l’Eglise.

Liens à ce sujet
Communiqué CES
Article de cath.ch
Déclaration de Renata Asal-Steger